L'organe de presse le plus ancien qui fut édité à Tournai et dont nous pouvons consulter les archives est "La Feuille de Tournai", un journal fondé en 1804 par l'imprimeur Varlé. Ce journal disparaîtra en 1896.
Dans le numéro du 9 février 1851, on raconte le fait divers suivant :
Un mariage manqué.
La commune de Vaulx, distante d’une demi-lieue de notre ville, vient d’être le théâtre d’une scène tout à fait singulière.
Depuis longtemps déjà, un galant tournaisien courtisait une jeune fille de cette commune ; après des protestations et des serments de tous genres, on avait parlé de mariage et toutes les formalités préalables à cette union, ayant été bien et dûment remplies, la grande cérémonie avait été fixée au mercredi 5 février.
(Till death do us part (jusqu'à ce que la mort nous sépare), Edmond Blair Leighton, 1878)
Dès 9 heures du matin, M. le curé attendait les époux en l’église, et l’officier de l’état-civil siégeait à la maison communale entouré de son garde-champêtre et de toutes les jolies curieuses de l’endroit.
Voici venir enfin les gens de la noce : toutes les physionomies rayonnent de gaieté et de bonheur, et chacun prend place dans la salle commune.
Quand au futur époux il sort pour un instant, afin, dit-il de charger d’une commission un ami qu’il vient d’apercevoir sur la route.
Un quart d’heure, une heure, la journée même se passent et le principal intéressé n’est point de retour à la maison communale ; chacun se met à sa recherche, et l’on craint que, dans un moment d’enthousiasme et de précipitation, il ne soit glissé dans l’Escaut.
Enfin, vers 6 heures du soir, un habitant de la commune vient annoncer qu’il a vu celui dont on déplore le sort infortuné, prendre un coupon pour Lille à la station de Tournai, préférant le célibat et l’exil à toutes les douceurs du mariage.
Une telle décision prise d’une manière si intempestive, a rendu inconsolable la future passée.
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